Saint-Hubert aérodrome en fête !

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Saint-Hubert, le 26 août 2018. C’est le second jour d’animation sur le thème de l’aérodrome en fête. Sous forme de journées portes ouvertes, on y a célébré la fête du vol à voile, et c’est normal, dès lors que depuis plus de soixante ans, le Centre National de Vol à Voile y est implanté. A ses débuts, dans les années 50 du siècle précédent, l’aérodrome ardennais accueillait le Centre National Ecole de Vol à Voile, le perfectionnement étant assuré à l’aérodrome de Namur-Temploux. Depuis bon nombre d’années, le centre national a regroupé toutes ses activités sur la plate-forme de Saint-Hubert.

C’était la fête au vol à voile, pour sûr, car plus d’une dizaine de planeurs étaient sortis et regroupés à gauche du seuil de la piste 23 avec un rythme soutenu de départs remorqués par avion.

Mais c’était surtout la fête du public aérophile ou néophyte et les visiteurs profitèrent amplement des offres de baptême de l’air, soit en hélicoptère Alouette II, soit en ULM VL3 Evolution ou XL8 ou encore en avion DA 40 Star ou Cessna 150. Soulignons l’importante participation de la New CAG Air Academy dont les nombreux appareils animèrent le ciel de Saint-Hubert de même qu’au sol grâce à son centre d’information bien conçu et totalement ouvert au public.

Il y eut quelques surprises qui valent la peine d’être mentionnées en matière de visiteurs du jour, en l’occurrence un Pitts immatriculé en Grande-Bretagne, un Husky (machines rare dans nos contrées), l’avion d’affaires Pilatus PC12, le motoplaneur Pipistrel Virus, l’hélicoptère ULM Dynali H3, le Bücker Jungmann immatriculé en Autriche et l’autogire ELA 10 Eclipse. Le clou, en milieu d’après-midi, fut manifestement l’arrivée du Verhees 2B Delta, une machine étonnante conçue et construite par le Belge Baert Verhees qui a construit ce delta biplace décliné de son monoplace qui vole depuis de nombreuses années.

C’était donc bien un aérodrome en fête et toutes les fêtes sont agréables, c’était aussi le cas à Saint-Hubert le week-end des 25 et 26 août et le public n’a pas caché son plaisir et, d’ailleurs, les spécialistes non plus !

Jean-Pierre Decock

 

  • Un planeur Schleicher ASK 13 d’apprentissage en service depuis de nombreuses années et toujours actif au sein du Centre National de Vol à Voile, comme l’indique l’emblème appliqué sur la dérive.

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  • Ce beau planeur Schleicher ASH 25 symbolise le vol à voile par ses « grandes plumes » (ailes) à grand allongement et faible corde pointant le winglet gauche vers le ciel, ce qui résulte de la configuration monoroue du planeur. Celui-ci, immatriculé en Allemagne, est basé à Saint-Hubert et dispose d’un moteur propulsif escamotable Wankel de 50 CV disposé juste à l’arrière du cockpit. On peut voir l’un des deux panneaux photovoltaïques sur le dos du fuselage à l’aplomb du bord de fuite de l’aile, ces éléments produisant de l’électricité solaire utile à certains instruments (dont le GPS) et aux communications radio. Equipé de la sorte, ce planeur affiche un étonnant coefficient de finesse de 50, ce qui veut dire qu’à mille mètres d’altitude et à la vitesse de descente optimale, il est capable de parcourir une distance de cinquante kilomètres.

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  • Un Diamond DA 40 Star (F-HABM) de la New CAG Air Academy sur le point d’atterrir après l’un de ses très nombreux vols de baptême de l’air.

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  • L’Alouette II (SNCASE SE 313B, numéro constructeur 741) immatriculée F-GURJ a effectué sans interruption des baptêmes de l’air depuis onze heures du matin pour le plus grand plaisir du public.

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  • Venu en voisin de son port d’attache de Sedan, dans les Ardennes Françaises (d’où son immatriculation 08xx), le Didier PTI’TAVION porte bien son nom et une trentaine de ces ULM a déjà trouvé acquéreur.

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  • Malgré un air familier, car rappelant le Piper Super Cub, l’Avia Aircraft Husky A-1C immatriculé N205PC aux Etats-Unis est un tout autre avion dans la mesure où c’est un Super Cub qui a été gonflé avec un moteur plus puissant, un train d’atterrissage renforcé avec pneumatiques de grandes dimensions à basse pression et volets de grande surface sur tout le bord de fuite de l’aile, bref tout ce qu’il faut pour être un « bush plane » capable d’opérer au départ de terrains sommaires en Alaska et dans le Grand Nord Canadien.

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  • Un JMB Aviation VL3 Evolution immaculé révèle de façon éclatante le bel aérodynamisme de cet ULM. Contrairement aux apparences, cet appareil est effectivement immatriculé mais porte cette marque exclusivement sur l’intrados de l’aile, comme les instances administratives le permettent.

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  • Motoplaneur, le Pipistrel Virus SV1 est construit en Slovénie. Cet appareil de grande performance est immatriculé PH-VCR aux Pays-Bas et porte le logotype de son agent pour le Bénélux, à savoir « iFly ».

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  • Le Diamond DA 42 Twin Star de la New CAG Air Academy en configuration d’atterrissage « tout sorti » (volets de bord de fuite, train d’atterrissage tricycle).

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  • L’autogire ELA 10 Eclipse est de fabrication espagnole; cette formule d’aéronef apparue dans les années 30 du siècle dernier redevient à la mode chez les ULMistes et constructeurs amateurs ces quinze dernières années, bien que l’autogire ne soit pas encore reconnu par l’administration de l’aéronautique belge. Cet exemplaire, immatriculé 59DRK (dans le département du Nord de la France), est présenté par l’agent français de la marque, Aéro Nord ULM basé à Lens, à proximité de la frontière belge. Il est parqué près du Stampe & Vertongen SV4b OO-WIL (ex V42 à la Force Aérienne Belge) appartenant à Raymond Cuypers, restaurateur réputé d’avions vintage et vétéran et visiteur bien connu de l’aérodrome de Saint-Hubert.

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  • Le très aérodynamique ULM BRM Aero XL8 a été conçu et construit par l’ingénieur tchèque Milan Bristella; cet exemplaire appartient à l’agent général de la marque pour la France, le Bénélux, la Suisse et l’Allemagne. Le XL8 et le VL3 Evolution démontrent à souhait le savoir-faire des tchèques en matière d’ULM à hautes performances. Notons que le VL3 Evolution est produit en Tchéquie dans des ateliers dont les actionnaires principaux sont les frères Jean-Marie et Jean-Baptiste Guisset dont les installations belges se trouvent à l’aérodrome d’Amougies.

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  • Le de Havilland Canada DHC1 Chipmunk immatriculé G-AOJR au Royaume-Uni est piloté par le ménage volant Nicole Marien et Gérard Cauberghs.

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  • Le Rans/Confluence Coyote II arbore un dessin de Fouga CM.170R Magister de la patrouille belge des Diables Rouges qui fut active de 1963 à 1977.

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  • Le prototype de l’hélicoptère ULM Dynali H3, dernière création du constructeur belge, était également présent à Saint-Hubert.

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  • Le Pilatus PC12, avion d’affaires construit en Suisse par la firme Pilatus, immatriculé PP-PCJ en Belgique se prépare à atterrir à Saint-Hubert. Cet appareil est exploité par une société établie à l’aérodrome de Charleroi-Gosselies.

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  • Décollage de l’autogire ELA 10 Eclipse avec un angle d’attaque plutôt pentu que ce type d’aéronef à rotor libre et à moteur propulsif permet.

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  • Authentique appareil de voltige vintage portant les anneaux olympiques de 1936, le Bücker Jungmann immatriculé OE-CFG en Autriche vient de décoller de l’aérodrome ardennais.

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  • Le Cessna L-19 Bird Dog fut un appareil d’observation largement utilisé par l’US Air Force et l’Aviation Légère de l’Armée de Terre Française dans les années 50 et 60 du siècle dernier. Deux Bird Dog furent acquis par des Luxembourgeois, lesquels, malgré leur récente nouvelle immatriculation française, demeurent néanmoins basés au Grand Duché.

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  • Le Verhees Delta 2B immatriculé F-PDHZ en France (le Pxxx étant réservé aux constructeurs amateurs en France) est l’extrapolation biplace du monoplace entièrement métallique conçu et réalisé par le bureau belge Baert Verhees Engineering. L’aile delta intégrale de l’appareil lui donne, en approche ou en survol et vu du sol, un aspect de chauve-souris ou, pour les plus imaginatifs, des allures d’OVNI. Il est à noter que le train d’atterrissage de cet appareil est monotrace avec une roue de nez escamotable, une roue de queue et deux petites balancines à roulettes disposées au bout de chaque aile.

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  • Autre vue du Verhees Delta 2B confirmant la formule delta pur de cet avion inhabituel; à noter, l’astuce typique du constructeur amateur en matière d’échelle (de corde) pour embarquer dans l’appareil ou l’évacuer.

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Jean-Pierre Decock

Jean-Pierre Decock

Brevet B de vol à voile en 1958. Pilote privé avion en 1970. Totalise 600 heures de vol dont 70 d’acro. Un œil droit insuffisant empêche toute carrière dans l’aviation. (Co-)Auteur et traducteur de 41 ouvrages d’aviation publiés en 4 langues depuis 1978. Compétences: histoire, technique et pilotage (aviation civile, militaire ou sportive).

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