Aérodrome de Namur: avenir assuré!

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Namur 14 septembre 2017. On en parlait depuis des mois, l’aérodrome de Namur recherchait un repreneur. C’est maintenant chose faite, et la famille Bertrand, propriétaire et exploitant du site depuis 1983, assure la pérennité de ce beau terrain d’aviation en le vendant à un homme d’affaires belge passionné d’aviation, Olivier de Spoelberch

Vue aérienne de l’aérodrome de Namur, situé sur le territoire de deux communes (Temploux et Suarlée). (Photo Guy Viselé)

Martine Uyttendaele, épouse de Georges Bertrand, assumait depuis le décès de son mari en 2002 la gestion de l’aérodrome de Namur. Après quelques discussions infructueuses avec Nicky Terzakis, l’ex-patron de TNT Airways (et entretemps fondateur de la nouvelle compagnie Air Belgium), elle a enfin trouvé un repreneur tout aussi passionné d’aviation et soucieux d’assurer la continuité de l’aérodrome.

Nouvel actionnaire et nouveau management

Olivier de Spoelberch est loin d’être un inconnu dans le monde aéronautique. Tout jeune, il a été membre d’un club d’aéromodélisme et a construit plus d’une centaine de modèles réduits. Il a appris à piloter sur Piper Cub avec la Miss De Vleminck, puis a découvert le vol à voile à Saint-Hubert. Il vole à Temploux depuis 35 ans et a aussi piloté des hélicoptères. Propriétaire et pilote d’un superbe moto-planeur Stemme S-10 basé à Temploux, il est également l’actionnaire majoritaire du constructeur allemand Stemme.

Le nouvel actionnaire principal de la S.A. Aérodrome de Namur, Olivier de Spoelberch, aux commandes de son moto-planeur Stemme S-10. (Photo Guy Viselé)

Les de Spoelberch étaient connus comme une famille de brasseurs: ils sont aussi aviateurs. Eric de Spoelberch, l’oncle d’Olivier, était pilote avant-guerre et s’est tué tragiquement lors du crash du prototype et exemplaire unique de l’avion de chasse belge Renard R-36 à Nivelles le 17 janvier 1939.

Passionné d’aviation, le vicomte Olivier de Spoelberch habite à proximité de l’aérodrome, au château de Flawinne. S’il a choisi d’investir dans le rachat de l’aérodrome, c’est avec la volonté « de continuer et de développer l’aérodrome, tout en respectant ses riverains ». Une de ses premières priorités est de redévelopper rapidement à la fois le restaurant et l’hôtel de l’aérodrome, qui permettent des revenus complémentaires aux redevances purement aéronautiques (notamment les locations de hangars, les redevances d’atterrissage, et l’exploitation d’autres infrastructures mises à disposition des diverses catégories d’usagers). L’aérodrome est en effet un important centre où se pratiquent divers sports aériens: vol à voile, parachutisme, voltige, hélicoptères et écoles de pilotage et vols privés. Un atelier de maintenance complète cette large panoplie de services.

Au cours de la sympathique réception qui a réuni le 14 septembre tous les pilotes et propriétaires ou exploitants basés à Temploux, Olivier de Spoelberch a rendu un hommage plus que mérité à « Chabichou », surnom affectueux de Martine Bertrand, qui a admirablement géré l’aérodrome depuis plus de trente ans. Il a tenu à préciser ses intentions, à savoir préserver et entretenir une ambiance détendue et amicale entre tous les passionnés des différentes disciplines aéronautiques actives sur le site de Temploux.

Photo de famille du passage de l’ancienne à la nouvelle équipe. De gauche à droite: Benjamin de Broqueville, Vanina Ickx, le Commandant d’aérodrome Herbert Decouvreur, Olivier de Spoelberch, Catherine Rousseau, Martine « Chabichou » Bertrand et Christian « Canard » Vandersleyen. (Photo Guy Viselé)

Dès l’accord d’achat des parts de la famille Bertrand, conclu en juillet, il avait exprimé l’intention d’ouvrir le capital à d’éventuels autres associés. C’est maintenant chose faite suite à une rencontre fortuite avec Benjamin de Broqueville et Vanina Ickx, qui assurent désormais la direction et la gestion de l’aérodrome. Le trio forme une équipe parfaite pour reprendre le terrain. La volonté de ne pas voir le site passer aux mains de promoteurs et la passion commune de l’aviation ont été les deux motivations principales d’Olivier de Spoelberch et de ses nouveaux partenaires.

A la droite de Martine Bertrand, Eric Verlie (BFS et aérodrome de St-Ghislain) discute avec le nouveau management de l’aérodrome de Namur (Benjamin de Broqueville et Vanina Ickx). (Photo Guy Viselé)

Avec la nouvelle équipe dirigeante, il a clairement annoncé les actions futures: relancer l’offre horeca, trouver une solution pour que les pistes soient utilisables tout au long de l’année et améliorer l’état des hangars. Et continuer la cohabitation entre toutes les disciplines aéronautiques actives sur le site, dans le respect de leurs spécificités et dans une ambiance sympathique, qui fait le charme de l’aérodrome depuis tant d’années.

Historique

 

La période américaine

L’aérodrome de Namur pourrait fêter son centenaire cette année, si l’on tient compte de la brève présence des deux avions de reconnaissance allemands qui ont atterri dans la prairie de Temploux en 1917, mais n’y sont resté qu’une seule journée. Ce n’est que 27 ans plus tard que le site devient un véritable aérodrome. En pleine campagne offensive alliée, un Piper L-4 Cub militaire américain se pose sur une prairie du couvent des Sœurs de la Charité, en bordure de la chaussée Namur-Nivelles, près du carrefour de Saucin. Le plateau de Temploux est considéré apte à devenir une base aérienne. Les Américains recherchaient un terrain propre à la création d’une base d’appoint, proche de Namur où le Général Omar Bradley,   héros de la campagne d’Afrique et du débarquement, tenait son QG au palais provincial. L’aérodrome sera particulièrement utile lors de la bataille des Ardennes.

Le Douglas C-47 Dakota du général Bradley, basé à Namur peu après la création de l’aérodrome comme base militaire américaine. (Photo collection Temploux Info)

Début 1945, une très bonne piste constituée de Pierced Steel Plank (PSP) est réalisée au  bénéfice de la Neuvième American Air Force. Connu sous le nom de code « Gangway Advanced », il accueille en grand nombre une variété de types d’avions de combat et de transport. Outre sa fonction stratégique, l’aérodrome de Namur était tout particulièrement fréquenté par des Douglas C-47 Dakota qui rapatriaient des prisonniers de guerre libérés. La piste était bien balisée et fonctionnait jour et nuit. A l’origine, la tour de contrôle était une roulotte sur laquelle on avait fixé une antenne. Quelques mois plus tard, une tour en briques était installée.

La fin des hostilités entraîne la disparition de l’aérodrome en 1946. Moins d’un an plus tard, quelques pilotes réussissent à convaincre les autorités publiques d’exploiter le site du plateau de Temploux-Suarlée pour y créer une école de vol à voile. Quelques modestes baraquements de planches et des hangars en tôles constituent l’infrastructure initiale.

L’Aéro  Club  de  la  Meuse (créé le 2 juin 1947), aidé  par  les  communes  concernées (Temploux et Suarlée), la  Ville  et  la  Province  de Namur, ainsi que par les services gouvernementaux de la  Défense  Nationale  et  des  Communications, fait revivre un petit  aérodrome civil qui va se développer sur l’ancien site militaire américain.

Un aérodrome civil soutenu par Namur

A l’occasion du parrainage de la 350ème Escadrille par la  ville de Namur, l’aérodrome de Temploux est inauguré le samedi 21 juin 1947 par Achille Van Acker, alors ministre des  Communications. La grande fête aérienne du dimanche attira la grande foule grâce notamment à un service spécial de tram électrique et d’autobus organisé depuis le centre de Namur (une distance d’environ 7 km).

A l’occasion de l’inauguration de l’aérodrome, un vol postal spécial est organisé par l’Aéro Club de la Meuse le dimanche 22 juin 1947 entre Namur et Paris. (Photo via Aérodrome de Namur)

La vocation principale de l’aérodrome était de donner la possibilité de passer un brevet de vol à voile en créant un centre de formation doté de moniteurs compétents et avec du matériel éprouvé. Les cours de pilotage d’avion et de planeur commencèrent dès le 23 juin 1947. En novembre on enregistrait déjà pas moins de 2.800 vols de planeurs au treuil et 34 brevets « B » délivrés. Après 1948, des installations plus vastes et plus avenantes succèdent au modeste hangar du début. L’aérodrome de Namur voit grandir ses activités et son importance, avec l’appui des autorités. En 1952, le centre disposait de trois planeurs biplaces, trois monoplaces, des treuils et des avions remorqueurs de Havilland DH-82 Tiger Moth mis à disposition par la Force Aérienne. Plus de deux cent brevets furent ainsi délivrés en cinq ans. Parallèlement, le vol moteur et le parachutisme se développent également.

Pendant plus de 20 ans, l’Aéro Club de la Meuse (ACM) assure pratiquement seul la gestion de l’aérodrome, en y améliorant l’infrastructure par une série de pavillons d’accueil et la construction d’un hangar en 1967. Devenu « Royal » en 1972 (ACRM), il a contribué significativement au développement et à la survie de Temploux et à l’essor des sports aériens en Belgique.

Le club house original de l’Aéro Club de la Meuse, victime en 1970 d’un incendie probablement d’origine criminelle. (Photo via Bob Verheggen et Aero Motion)

En 1955, le Centre National de Vol à Voile qui était à Temploux depuis 1947, déménage vers Saint-Hubert. Temploux se consacre à partir de ce moment aux entraînements et au perfectionnement.

En 1959, le Club National d’Aviation, le plus ancien club de vol à voile de Belgique avec celui de Verviers, doit quitter sa base de Grimbergen en raison de la proximité de Bruxelles- National. Il est accueilli à Temploux où il est rejoint en 1963 par l’Aéro-club universitaire de Louvain. En 1967, tout en continuant à gérer l’infrastructure, l’Aéro Club de la Meuse confie l’exploitation de l’écolage moteur à Publi-Air, à l’époque école privée de pilotage basée à Grimbergen. Et dirigée par Georges Bertrand, membre de la section moteur de l’ACM.

Au cours des années 1970 et 1971 la Province procède à certaines expropriations de terrains pour agrandir le site. Le Bureau Economique met au point un programme de modernisation de l’aérodrome.

Photographié en janvier 1979, le Morane-Saulnier Socata Rallye 235GT (cn 12795) était la propriété de l’asbl Aérodrome de Namur comme l’indique son immatriculation OO-ADN. (Photo Guy Viselé)

L’Asbl Aérodrome de Namur est créée en 1970 et regroupe des représentants de la Province, du Bureau économique, de la Fédération du Tourisme et de l’Aéro Club de la Meuse (ACM). De nombreux investissements sont réalisés entre 1970 et 1980: un bâtiment d’accueil d’environ 900 m2, trois nouveaux hangars de plus de 3.000 m2, de vastes parkings pour avions, un parking pour voitures et un camping. Ces investissements sont financés par des crédits nationaux, régionaux et provinciaux, ainsi que par l’ADEPS.

Mais au fil des années l’entretien devient fort coûteux et le manque de rentabilité constitue bientôt une charge trop lourde pour les autorités provinciales, qui estiment qu’il est préférable de s’en défaire. Les investissements sont chiffrés à plus de 80 millions de francs belges      (environ 2 millions d’euros) et en 1976, le déficit atteignait déjà 9 millions de francs belges (environ 225.000 euros). Pour la première fois depuis 1947, l’existence de la plaine est mise en péril et l’aérodrome est mis en vente. Les promoteurs immobiliers flairent la bonne affaire et un projet d’hippodrome est même envisagé.

La privatisation

L’asbl Aérodrome de Namur est dissoute et des contacts sont pris avec Georges Bertrand, fondateur et dirigeant de la firme Publi-Air, mais namurois d’origine. Ils n’aboutiront que fin 1983, permettant la privatisation de l’aérodrome et la création de la  société anonyme Aérodrome de Namur en janvier 1984. En s’impliquant dans le redressement économique du site, les nouveaux dirigeants s’ingénièrent à doter l’aérodrome d’une image mieux adaptée à l’évolution des loisirs: restaurant, bar, site hôtelier et réalisation de divers programmes aéronautiques et touristiques. Pas moins de 130.000 mouvements sont enregistrés en 1984.

Au pied de la tour de contrôle (qui ne sera jamais opérationnelle) datant de la construction du bâtiment par l’asbl, la flotte de Cessna 150 et 172 de l’école de pilotage de Publi-Air, qui déménagea de Grimbergen vers Namur en 1991 en raison de la fermeture de EBGB pour raisons communautaires belges. (Photo Guy Viselé)

Au début, la cohabitation entre les différentes activités sportives et une gestion privée ne se passe pas sans mal, mais au fil des ans s’avère bénéfique. La nouvelle structure assure enfin la pérennité de l’aérodrome et permet à chacun (vol à voile, vol moteur, parachutisme, acrobatie aérienne) d’exercer ses activités aéronautiques dans le respect mutuel et dans une ambiance conviviale. La fermeture de l’aérodrome de Grimbergen pour raisons communautaires en 1991 entraîne le transfert de l’école de pilotage et de l’activité hélicoptère de Publi-Air vers Namur. Ces deux activités seront poursuivies jusqu’en 2003.

Afin d’attirer le grand public vers l’aviation, de nombreuses manifestations sont organisées: meetings aériens, journées portes ouvertes. Celui de 1990 attire pas moins de 15.000 spectateurs. Lors du Meeting de 1993, la démonstration du C-130 Hercules du 15è Wing (Xavier Ellebaut et Jean-Luc Feuillen) sera l’occasion d’un « touch and go » historique par le plus gros avion à avoir jamais atterri à EBNM…

Au cours du meeting aérien de 1993, le C-130H CH-05 de la Force Aérienne belge effectua un « touch and go » sur la piste en herbe et devint de ce fait l’avion le plus lourd à avoir « atterri » à Namur. (Photo Guy Viselé)

Au décès de Georges Bertrand en 2002, c’est son épouse, Martine Bertrand qui prend la relève pour assurer avec la même passion la gestion de l’aérodrome de Namur. Elle réussit avec son équipe à continuer à permettre aux diverses activités aéronautique de se cotoyer de façon conviviale.

 

Une diversité d’activités

Actuellement, plusieurs sociétés y sont basées. Aero Motion (www.ae-motion.be), qui fait partie du groupe BFS, dispose d’une salle de cours théoriques et assure la formation en vol des pilotes d’avions. L’entreprise y exploite aussi un atelier de maintenance.

Une autre école, Bouxair, dispose d’un simulateur de vol.

« Best in Sky » opère une flotte d’hélicoptères Robinson basés à Namur. Le R-44 OO-VDM (cn 12063) assure notamment le radioguidage sponsorisé par Ethias pour la RTBF. (Photo Guy Viselé)

Après l’arrêt des activités hélicoptères de Publi-Air en 2003, « Best in Sky » (www.bestinsky-helicoptere.be) reprend vite la relève et forme des pilotes d’hélicos, fait du travail aérien et de la maintenance et organise entre autres de l’héli-gastronomie pour ceux qui souhaitent s’offrir un bon restaurant tout en profitant d’un voyage en hélicoptère.

Au niveau des sports aériens, le vol à voile, qui a été le moteur du développement du site  pendant des décennies, s’est restructuré dès 1998 en fusionnant l’Aéro Club Royal de la Meuse (ACRM) et  le Club National d’Aviation (également devenu « Royal ») pour devenir Cap Vol à Voile (Centre d’Apprentissage et de Perfectionnement au Vol à Voile) (www.planeur.be).

Le planeur Schleicher ASK-13 D-3438 (cn 13556), ex OO-YVB et PL-66 (Cadets de l’Air), à l’atterrissage sur la piste 24R. (Photo Guy Viselé)

Forts de leur longue expérience et présence sur l’aérodrome, les successeurs des deux clubs historiques réunis au sein de Cap Vol à Voile ont développé avec l’autre club actif, le Cercle Européen de Vol à Voile (CEVV), une organisation de piste cohérente et efficace, en vue d’une sécurité maximale ainsi qu’une ambiance conviviale.

Le Para-club de Namur (www.paraclubnamur.com ) est dans cette discipline un des plus importants en Wallonie et propose quantité d’activités de parachutage, dont les sauts en tandem (sauts duos) et en formation.

L’avion-largueur des paras, le Pilatus PC-6B2-H4 G-BYNE (cn 631). (Photo Guy Viselé)

Si les ULM ne sont toujours pas acceptés, c’est essentiellement en raison des craintes des riverains au début de cette discipline (dans les années quatre-vingt) et des nuisances sonores des premières générations, avec comme conséquence les contraintes du permis d’environnement.

Un bar de pilotes, « l’Envol », ouvert à tous, dispose d’une superbe terrasse avec vue sur la piste où il est possible de boire un verre ou de déguster une petite restauration. Et dans les prochains mois, la nouvelle direction a en projet la réouverture de l’hôtel-restaurant. Outre le spectacle fascinant des mouvements d’avions, de planeurs, d’hélicoptères et de parachutistes, observables de près par le public, la tradition d’organiser diverses animations sera poursuivie.

La terrasse du bar-restaurant offre une vue superbe sur les activités du site. A Pâques 2017, « Best in Sky » y organisait une « chasse aux œufs» qui attira un public nombreux. (Photo via Dominique Molitor)

Les années récentes avaient notamment vu en 2015 le tournage sur l’aérodrome d’un film (« Les Aventures de Max et Léon ») avec en vedette un superbe Beech C-45 bimoteur aux couleurs de l’USAF, et le passage de la caravane et des hélicoptères relais-TV du Tour de France. Et à Pâques 2017 la chasse aux œufs organisée par « Best in Sky » connut un très vif succès de foule.

De nombreux pilotes privés-propriétaires basent leurs avions à Namur. Parmi les aéronefs les plus marquants, il y a plusieurs moto-planeurs sur le terrain.

Le moto-planeur Stemme S10VT OO-PRJ (cn 11-017) d’Olivier de Spoelberch offer des performances extraordinaires. (Photo Guy Viselé)

Dont le Stemme S-10 d’Olivier de Spoelberch, qui utilise au maximum les performances    impressionnantes de l’appareil. Rappelons qu’il est par ailleurs l’actionnaire principal du constructeur allemand Stemme, et de sa filiale « drone ». Avec une autonomie de 1.500 km lorsqu’il vole au moteur (qui ne consomme que 13 litres/heure), et une vitesse de croisière de 230 km/h, le Stemme S-10 peut aussi effectuer une grande partie du vol en planeur, permettant ainsi de voler de façon très économique et en respectant l’environnement.

Parmi les machines basées, on trouve plusieurs avions historiques et rares, ainsi que des « warbirds » et des avions d’acrobatie.

L’avion du récent champion du monde Benoit Dierickx, le S.S.H. Bücker Bü-133PA Jungmeister SP-YBK (cn T-131-201) est basé à Temploux. (Photo Guy Viselé)

Le tout récent gagnant du Vintage Aerobatic World Championship, Benoit Dierickx (pilote chez TUI), s’y entraîne avec son Bücker Bü-133 Jungmeister (SP-YBK). Parmi les autres « ancêtres », citons le Boeing-Stearman PT-17 du duo Colson-Lempereur, un  DHC-1 Chipmunck, un Bücker Bu-131 Jungmann, quelques Pitts et les Yak-50, -52 et -55, ainsi que le duo de Stampe SV-4 de « Sensation Voltige ».

Autre pièce rare, le Boisavia B601L (L pour Lycoming de 180 cv) OO-KLO (cn 22), ex F-BHVH, est un des deux derniers exemplaires survivants de ce quadriplace de construction française datant du début des années cinquante. Il est proposé à la vente par la famille Bertrand. (Photo Guy Viselé)

Un des deux seuls Boisavia B-601 Mercurey (de construction française de l’immédiat après-guerre) encore en ordre de vol est la propriété de la famille Bertrand et disponible à la vente.

Renseignements opérationnels

L’aérodrome dispose de deux pistes en herbe: la 06R/24L de 695 x 31 m pour les avions de maximum 4.000 kgs, et sa parallèle 06L/24R de 650 x 50 m privilégiée pour les aéronefs non-motorisés et dans un futur proche pour le treuillage pour le vol à voile. Une fréquence radio (118.000 MhZ, 8,33kz oblige!), donne des informations en français et en anglais sur les activités en cours, la piste en service et la fourniture du QNH local mais PAS sur le trafic car les préposés ne sont pas agents AFIS. Il dispose d’une station de ravitaillement en Avgas 100LL en self-service. Heures d’ouverture: en semaine de 09h00 à 20h00 heures locales sans excéder le coucher du soleil. Les week-ends et jours fériés de 09h00 au coucher du soleil. La proximité de l’approche de l’aéroport de Charleroi et l’intensification du trafic commercial vers Brussels South impliquent des limites de l’espace aérien disponible pour les utilisateurs de l’aérodrome de Temploux. La présence de la TMA 1 d’EBCI (2.500 ft -FL55) à la verticale du terrain (au sud de l’autoroute E42) limite les activités en espace non-contrôlé jusqu’à ce plafond de 2.500 ft. Tandis que le circuit d’aérodrome (au nord de l’E42), en-dessous du plafond de 2.000 ft suite à la présence de la TMA 2A d’EBCI (2.000 ft-2.500 ft).

Photographié sur le parking devant le bâtiment d’accueil, un autre Bücker, le OE-CFG, modèle T.131PA Jungmann (cn 115). (Photo Guy Viselé)

Toutes activités VFR plus hautes exigent l’autorisation préalable du service Approche d’EBCI. Si le plafond opérationnel est limité à 2.500 ft, il permet néanmoins l’écolage de base tant en planeur qu’en avion à moteur et hélicoptère, ainsi que le parachutisme. Les planeurs peuvent en outre profiter des zones militaires de Beauvechain et de Florennes lorsqu’elles ne sont pas actives (ce qui est souvent le cas les week-ends). Lorsque EBBE est fermé la limite du plafond opérationnel est portée à 3.500ft vers l’Est (échangeur de Daussoulx) et vers le sud-est par EBCI dans les zones (TMA) reprises par leur service d’Approche. Les planeurs qui souhaitent sortir pour de longs vols vers les Ardennes doivent tenir compte de la TMA 1 d’EBCI qui limite les vols à 2.500 ft. Solution alternative: se faire larguer par l’avion-remorqueur plus loin dans le sud pour permettre de monter vers les 4.500 ft, à condition que les zones planeurs (LFA- Go 1&2) soient activées par le superviseur ACC. Et une zone permettant le largage des paras et une autre dédiée à l’acrobatie sont disponibles à proximité.

L’Avenir

Septante ans après la création d’un aérodrome civil sur le site de Temploux-Suarlée, la cession de l’aérodrome de Namur par la famille Bertrand à Olivier de Spoelberch et l’arrivée de la nouvelle équipe de direction (Benjamin de Broqueville et Vanina Ickx) permettent d’assurer la continuité des activités aéronautiques.

Christophe Deroubaix, pilote des Red Devils, remet à Vanina Ickx son diplôme la consacrant marraine du team acrobatique de la Force Aérienne belge. (Photo Guy Viselé)

La transition s’annonce sereine et positive pour les utilisateurs avec la volonté des nouveaux venus d’améliorer progressivement l’infrastructure. Cette évolution est plus que rassurante pour l’aviation générale et sportive de notre pays et nous souhaitons bon succès au nouveau team de l’aérodrome de Temploux et à tous ses utilisateurs. Tous renseignements complémentaires peuvent être obtenu par mail ou téléphone: info@aerodromedenamur.be  tel.: +32 (0)81 55 93 55

Remerciements à Martine Bertrand, Olivier de Spoelberch, Bob Verhegghen (dernier Président de l’Aéro Club Royal de la Meuse), Dominique Molitor, Melissa Capizzi (Aero Motion), Catherine Rousseau (Aérodrome de Namur) et Jean-Marc Allard (Temploux Info).

Sources historiques:

Roger Delooz, L’aérodrome de 1944 à nos jours, 1988

Marie-Louise Gilon, L’aérodrome de Namur, un souvenir de 1945 en Pays de Namur, mars 1992

Texte: Guy Viselé

Guy Viselé

Guy Viselé

Pilote privé et Lieutenant-Colonel de Réserve de la Force Aérienne Belge, mais avant tout passionné d'aviation, il débute sa carrière chez Publi Air. Il passe ensuite vingt ans chez Abelag Aviation où il termine comme Executive Vice-President. Après dix ans comme porte-parole de Belgocontrol, il devient consultant pour l’EBAA (European Business Aviation Association). Journaliste free-lance depuis toujours, il a collaboré à la plupart des revues d'aviation belges, et a rejoint Hangar Flying en 2010.

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