Nivelles, le 19 septembre 2014 : nous faisons une deuxième visite chez Dynali mais, par rapport à notre reportage initial du 9 juillet 2009 (voir article « Dynali H2S : une somme de technologies de pointe »), l’évolution de ce constructeur novateur est positivement remarquable.
Le Dynali H3 Sports prototype immatriculé NJT01 comme ULM dans le département de l’Ain en France; à noter, l’inclinaison de la cabine vers l’avant. |
Nouvelles installations
Dynali se trouvait un peu à l’étroit en 2009 pour lancer la production en série de l’hélicoptère H2S, malgré ses installations nivelloises de construction récente et, parmi les possibilités envisagées, la société a opté pour de nouvelles infrastructures combinant des facilités administratives, toujours dans le zoning industriel de Nivelles, mais cette fois au nord de celui-ci. Ces nouvelles installations sont spacieuses et se développent sur 1.200 mètres carrés utiles pour poursuivre la fabrication en plein essor de l’hélicoptère H2, mais aussi pour le développement et le lancement de la construction en série du nouvel hélicoptère ultra léger H3 Sports Easy Flyer. La cadence de production permise par ces ateliers est de 6 à 7 appareils par mois.
Vue de l’arrière des nouvelles installations dans lesquelles Dynali a aménagé courant 2012; ces infrastructures couvrent une superficie de 1.200 m². |
L’hélicoptère H2 fait une percée au plan mondial
Depuis 2009, le H2 tête de la lignée des hélicoptères Dynali a effectué une remarquable percée sur les marchés étrangers et, plus particulièrement, en Chine et en France. En effet, dix hélicoptères H2S ont été importés en Chine à ce jour, outre la signature d’un contrat portant sur la fourniture de cinquante machines, car il est un fait que le très vaste marché chinois connaîtra des développements considérables en matière d’hélicoptères à usage privé dans un futur rapproché et, comme le dit fort opportunément Noël Howard-Jones, marketing executive de Dynali, la Chine compte actuellement quelques 600.000 milliardaires !
Quatre H2S ont été importés en Corée du Sud (et le H3 y est en cours de certification). Quatre autres H2 ont été livrés en kit au Brésil où ils ont été remontés et vérifiés en août dernier. Un H2S a été exporté en Australie en janvier 2012, deux autres ont entre temps été livrés à la Russie ainsi qu’un exemplaire en Grèce et un autre en Roumanie.
Toutefois, le marché le plus important pour les hélicoptères Dynali est incontestablement la France où sept machines sont déjà opérationnelles essentiellement dans un rôle école à Albertville dans les Alpes Françaises, à Mondreville au sud de Paris, à Amiens et à Muret (Toulouse) pour la formation d’instructeurs. Deux machines sont basées en Slovaquie pour les vols de démonstration sur place mais aussi dans les pays limitrophes que sont la Tchéquie et la Pologne. Un hélicoptère H2 permet de démontrer les aptitudes de vol de la machine en Afrique du Sud depuis plusieurs années et, depuis septembre 2013, c’est aussi le cas en Espagne. Au total, plus de quarante H2 ont été assemblés dans les ateliers de Dynali à Nivelles.
H3 Sports : nouvelles perspectives pour Dynali
La France est une des nations pionnières de l’Union européenne en ce qui concerne l’hélicoptère ultra léger. Des tractations ont en effet eu lieu à partir de l’été 2010 entre l’UFH (Union Française de l’Hélicoptère), la FFG (Fédération Française de Giraviation), la FFPLUM (Fédération Française d’ULM) et la DGAC (Direction Générale de l’Aviation Civile) en vue de créer une branche « hélicoptères ultra légers ». Les débats ont été caractérisés par le sérieux et la grande ouverture d’esprit des intervenants et ont abouti en 2012 avec la publication au Journal Officiel de l’arrêté du 21 février 2012 établissant la « classe 6 ULM hélicoptères ». Une fois ce cadre légal défini, le processus s’est accéléré et un appel officiel fut lancé le 9 juillet 2012 aux candidats pour un stage de formation d’instructeurs au pilotage d’hélicoptères légers.
Dynali prit d’autant plus vite la balle au bond que le succès de son hélicoptère H2 s’était confirmé. L’équipe technique menée par Jacques Tonet, concepteur du H2 et directeur technique ainsi que recherche & développement chez Dynali, entreprit l’étude d’un nouvel hélicoptère ultra léger. La conception et la construction d’un prototype furent menées tambour battant et la nouvelle machine fut officiellement présentée à Blois en août 2013 (et reçut son agréation DGAC le 30 octobre 2013) ainsi qu’en avril 2014 au salon de Friedrichshafen, respectivement grand-messes de l’ULM et de l’aviation générale en Europe.
D’emblée, le H3 Sports y a rencontré un vif intérêt, car cet hélicoptère (réellement) ultra léger correspond aux attentes des très nombreux amateurs de cette formule, dont le développement est fulgurant ces dernières années. S’il y a beaucoup d’appelés, il y a cependant peu d’élus et le Dynali H3 Sports et incontestablement l’un de ceux-ci. Avec un prix ex-usine (fly away) équipé d’instruments analogiques et d’un moteur Rotax 912 ULS (développant 100 CV), le H3 Sports coûte 110.000 euros (100.000 en kit), c’est ce qu’on peut appeler un prix compétitif. Du reste, outre le prototype, un second appareil a été construit, lequel a un châssis horizontal et l’empennage repositionné, tandis que le prototype avait la cabine inclinée vers l’avant, donnant l’illusion d’un couple piqueur lorsqu’il volait à l’horizontale. Deux autres H3 étaient en cours de montage en septembre 2014 et le carnet de commande porte déjà sur une vingtaine d’appareils.
Un petit vol en H3 Sports
Le privilège me fut donné lors de ma visite de faire un petit vol d’essai du prototype du Dynali H3 Sports. L’habitacle du H3 biplace côte à côte est spacieux, en tous cas autant que celui d’une voiture moyenne (largeur 1,40 m) et le pilote de la société, Patrick Gauquier, autant que moi-même y étions fort à l’aise. En termes de visibilité, les hélicoptères sont en général un grand balcon dans le ciel et le H3 confirme allègrement cette affirmation. Ses commandes sont légères et précises et l’appareil répond immédiatement aux moindres sollicitations du pilote. Autre phénomène qui contribue amplement au confort de vol, le faible niveau sonore dans l’habitacle et la quasi-absence de vibrations, ce qui est plutôt rare pour une voilure tournante et sans doute que les pales du rotor rigide en aluminium extrudé en sont la raison majeure. L’axe du rotor principal et le moteur sont assujettis à la structure arrière de l’appareil et montés à l’aplomb du centre de gravité, ce qui ne peut que contribuer à faciliter le pilotage de l’engin.
Le H3 Sports prototype en légère montée, l’inclinaison du poste de pilotage donne l’illusion d’un comportement de vol à couple piqueur. |
Le prototype H3 survolant le second appareil construit et parqué à l’arrière des nouveaux ateliers de Dynali à Nivelles. |
Un hélicoptère tel que le Dynali H3 Sports, alliant technologies avancées et coûts compétitifs (achat et exploitation), est pleinement en adéquation avec les conditions de la classe 6 des hélicoptères ultra légers en vigueur en France depuis peu et ne peut que rencontrer un franc succès auprès des ulmistes passionnés de voilures tournantes. Du reste, le processus est déjà enclenché pour le H3 Sports de Dynali dont l’avenir se présente sous les meilleurs auspices.
Jean-Pierre Decock
Caractéristiques et performances du Dynali H3 Sports
Diamètre du rotor : 7,14 m
Diamètre du rotor anti-couple : 0,80 m
Longueur du fuselage : 6,21 m
Longueur hors-tout : 8 m
Poids à vide : 280 kg
Poids maximum : 450 kg
Charge utile : 170 kg
Moteur : Rotax 912 ULS (100 CV) ou 912 ULS-1 (110 CV) de 4 cylindres opposés à plat et refroidi par air.
Performances avec Rotax 912 ULS (912 ULS-1) : vitesse de croisière : 140 km/h (145 km/h) / distance franchissable : 500 km (350 km).
Plus d’information sur www.dynali.com