Le Bourget, le 20 juin 2019. C’est devenu une tradition, le pragmatisme de nos industriels du secteur aéronautique leur fait dépasser nos divisions politiques régionales et communautaires, et depuis plusieurs années ils exposent ensemble dans les grands salons internationaux sous la dénomination « Belgian Aerospace ».
Pas moins de 74 entreprises tant bruxelloises que flamandes ou wallonnes, tant les « grands » du secteur que de nombreuses PME présentaient leurs savoir- faire sur le stand commun belge d’une superficie de plus de 1.200 m2 dans le grand Hall 2B du site du Bourget.
Les chiffres et les grandes annonces
Le Salon International de l’Aviation et de l’Espace, dont c’était la 53è édition, est et reste le plus important événement du genre au niveau mondial. Malgré des perspectives économiques incertaines en raison des tensions politiques récentes (notamment entre les Etats-Unis et la Chine, le bras de fer avec l’Iran, et les incertitudes liées au Brexit), le Salon a attiré du 17 au 23 juin 2019 pas moins de 2.453 exposants, 140 aéronefs et 316.470 visiteurs (dont 139.840 professionnels). Le volume des commandes annoncées s’élève à 140 milliards de dollars.
Les grincheux diront que c’est moins que les autres années, et que les conséquences des deux accidents de Boeing 737 Max ont engendré une accalmie dans la traditionnelle guerre de communiqués entre les deux géants du secteur (Airbus et Boeing).
Le duopole Airbus-Boeing
Cela n’a pas empêché quelques annonces importantes, dont le lancement et les premières et nombreuses commandes de la version extra long-courrier de l’Airbus A321Neo XLR, et aussi une surprenante lettre d’intention d’achat de 200 Boeing 737 Max de la part du groupe IAG (British Airways, Iberia, Vueling et Level). Opportuniste et habile négociation du prix, cette annonce sauve la mise du constructeur de Seattle, qui n’a pu préciser l’éventuelle date de re-certification de son biréacteur, celle-ci dépendant essentiellement des autorités de certification tant américaines que des pays clients.
Au niveau des long-courriers, l’arrêt prochain de la production des Airbus A380 a ramené l’attention sur les versions les plus récentes des biréacteurs des deux constructeurs rivaux. Airbus présentait son A350-1000 et les A330Neo, ainsi que l’A321LR, première version long-courrier de la série.
Pas de Max chez Boeing, mais outre un 787-9 de Air Tahiti Nui, la conversion cargo du Boeing 737-800 aux couleurs de la compagnie aérienne d’Amazon (Prime Air) étaient bien présents, ainsi qu’un des premiers KC-46A (version MRTT du Boeing 767-200 et avec un cockpit dérivé de celui du B787) livrés à l’US Air Force.
L’Airbus A321XLR aura une autonomie de 4.700 nm (soit 700 nm de plus que la version A321LR) et une capacité de 180 à 244 passagers. Le client de lancement est la libanaise MEA Middle East Airlines, et à la fin du Salon le total des commandes annoncées s’élevait à plus de 240 appareils pour dix clients. Il devrait entrer en service en 2023.
Cela bouge chez les régionaux
Dans le secteur de l’aviation régionale, ATR a annoncé une centaine de commandes pour ses bi-turbopropulseurs et le lancement d’une version à décollage court de son ATR-42. Embraer obtient un contrat avec KLM portant sur pas moins de 35 Embraer 195 E2, dont un démonstrateur était exposé et démontré en vol au Salon.
Bombardier continue à se séparer de ses programmes d’avions commerciaux. Le C Series avait été racheté par Airbus l’an passé et était donc présenté en tant qu’Airbus A220. Le bi-turbopropulseur Dash 8 est désormais un produit du groupe canadien Longview Aviation (qui avait déjà racheté les droits du DHC-6 Twin Otter et du CL-415, produits par sa filiale Viking Air) et rebaptisé de Havilland Canada DHC-8 comme à ses tout débuts.
Les rumeurs de négociations en cours pour la revente du programme des Bombardier (nés Canadair) Regional Jet, les CRJ, au japonais Mitsubishi, allaient bon train. Mais il aura fallu attendre quelques semaines après le Salon pour avoir confirmation du rachat. Le nouveau biréacteur MRJ, rebaptisé M 90 SpaceJet, était présent malgré les délais de son programme de certification et souffrait d’un manque de crédibilité quant aux capacités du constructeur japonais de développer les autres qualités nécessaires pour attirer les clients. La transaction avec Bombardier permet à Mitsubishi de récupérer l’expertise qui lui manquait dans les domaines de maintenance, de support après-vente, et de marketing. Il reste une quarantaine d’exemplaires de CRJ à livrer d’ici à fin 2020.
Au statique, on notait la présence d’un hélicoptère Airbus Helicopters H175 aux couleurs de NHV. Cet opérateur belge dont le siège est à Ostende opère plus de soixante hélicoptères dans le monde et est le plus gros client civil de H175 avec 12 machines livrées. Ce qui n’a pas empêché l’annonce d’une commande de deux Agusta Westland (devenu Leonardo) AW169 pendant le Salon. Les livraisons sont prévues en 2019 et 2020. Ils seront utilisés par NHV pour des opérations de transport « offshore » au Royaume-Uni et en mer du nord. Cette nouvelle commande porte à cinq le nombre de AW169 achetés par le Groupe NHV. Les trois premiers sont déjà en service en Norvège auprès de Airlift AS, filiale de NHV, pour le transport des pilotes de ports.
Le Bourget est aussi, il ne faut pas se leurrer, un marché de l’armement. Même s’il y avait peu de démonstrations en vol de chasseurs, plusieurs nouveaux programmes ont été dévoilés.
Le SCAF ou FCAS, système de combat aérien européen du futur
Le jour de l’inauguration officielle, le Président français Emmanuel Macron, rejoint par les ministres de la Défense d’Allemagne, d’Espagne et de France, ont signé leur accord pour développer ensemble le Système de Combat Aérien du Futur (SCAF, en anglais FCAS pour Future Air Combat System). Le SCAF allie trois éléments, un nouvel avion de combat, une nouvelle génération d’armement et de drones incluant des « remote carriers », véhicules autonomes interconnectés, et des avions radars et ravitailleurs pour supporter les avions de combat. L’Espagne, pourtant partenaire du programme Eurofighter Typhoon, vient de rejoindre le projet. Outre la réunion de trois états européens d’importance, il y a aussi accord entre Dassault et Airbus pour développer ensemble ce projet en se partageant les compétences. Le premier est responsable du développement de la plate-forme volante du système, à savoir le « New Generation Fighter » (NGF), dont la maquette grandeur nature fut dévoilée en grande pompe.
Sur fonds de Brexit, ce n’est pas une bonne nouvelle pour le projet britannique lancé par British Aerospace, le Tempest. Les Turcs ont aussi créé la surprise en présentant une maquette grandeur nature de leur projet d’un avion de combat de cinquième génération, le Turkish Aerospace Industry TF-X. C’est la réponse turque aux menaces de non-livraisons des F-35 commandés, les Etats-Unis n’appréciant pas la commande du système de défense anti-aérienne SA-400 russe par l’armée ottomane.
La propulsion électrique en vedette
Mais le Salon était aussi tourné vers l’avenir et présentait plein de nouveautés tant en matière d’engins volants à propulsion électrique et/ou hybride, que de dérivés de drones electric Vertical Take-Off and Landing (eVTOL), visant le créneau de la « Urban Air Mobility ».
La révolution électrique est en marche et on a pu sentir à Paris le passage d’une époque de pionniers à celui de projets plus convaincants, qui désormais attirent officiellement les grands du secteur. On assiste à un phénomène comparable à l’engouement au début de ce siècle pour les « start-up » en informatique, rachetées par de grands groupes en quête d’idées novatrices.
Tant Airbus que Boeing se sont impliqués dans ce mouvement, et développent des engins provenant de petites compagnies d’inventeurs géniaux. Airbus présentait au statique son démonstrateur eVTOL Vahana, équipé de huit moteurs électriques de 45 kW propulsant autant de rotors, et d’une aile basculante permettant à la fois les décollages verticaux et la croisière style « avion ». La division Boeing NeXt du constructeur américain présentait son Personal Air Vehicle (PAV) Aurora Pegasus.
Côté moteurs, Rolls-Royce a annoncé l’acquisition de la branche moteurs électriques du constructeur allemand Siemens, s’offrant ainsi l’expertise et l’expérience du spécialiste européen en la matière.
Le constructeur israélien Eviation exposait le prototype d’Alice, un avion trimoteur électrique, propulsé par des moteurs développés par Siemens. Le premier vol devrait avoir lieu avant la fin de l’année. L’avion aux lignes très « bandes dessinées », pourrait emporter jusqu’à 9 passagers sur une distance de 650 miles. Construit en matériaux composite pour compenser le problème du poids de la batterie (un peu plus de 50 % du poids total de l’avion…), Alice aura une vitesse de croisière de 250 mph.
VoltAero, créée par deux pionniers du vol électrique, Jean Botti et Didier Esteyne, qui furent à l’origine du E-Fan présenté par Airbus en 2015, présentait la maquette 1/1 de son avion hybride. Basé sur une cellule du Cessna 337, bimoteur « push-pull », l’avion voit son moteur avant remplacé par un compartiment pour loger la batterie, et le moteur arrière est un hybride: le moteur à essence permet de recharger les batteries pour les deux moteurs électriques (de 60 kW) implantés de façon classique à l’avant de la voilure. Et un troisième moteur électrique est installé le long du moteur conventionnel.
Le problème majeur de la propulsion électrique est le poids des batteries. En attendant que les recherches en cours aboutissent à des poids acceptables, plusieurs concepteurs ont choisi de passer par l’étape électrique-hybride, comme dans le secteur automobile.
Le marché des eVTOL et autres Urban Mobility Vehicles (UMV) est estimé à plus de 200 de milliards de dollars d’ici à 2030. Pas moins de 125 concepts sont en cours de développement, et les constructeurs aéronautiques traditionnels (Airbus, Boeing, Bell, Embraer et Safran notamment) rejoignent des compagnies telles que Intel, Amazon, Honda, Toyota et Uber pour explorer ce concept. Le mouvement vers l’avion électrique s’accélère, même si on est encore loin de modèles pratiques, mais le monde est en train de changer, notamment sous la pression de ces nouveaux acteurs.
Les belges au Salon
La commande récente de Lockheed-Martin F-35 « non-européens » par la Belgique a entraîné une certaine mauvaise humeur du côté français. Malgré la volonté politique exprimée par le gouvernement belge de participer financièrement au programme de l’avion européen du futur (le SCAF ou FCAS), notre pays ne se retrouve pas dans le premier partenariat tri-national. L’ensemble de l’industrie aéronautique belge et les associations qui les représente ont sorti un communiqué commun affirmant leur volonté de participer à ce programme européen et rappelant que le gouvernement belge a « gelé » un budget de 300 millions d’euros épargnés sur le budget F-35. Les associations signataires (BAG – Brussels Aviation Group, EWA – Entreprises Wallonnes de l’aéronautique, Flag (Flemish Aerospace Group) et l’industrie (Asco, BMT, Patriot Belgium Engine Center, Sabca, Safran Aero Boosters, Scioteq (ex Easterline, ex-Barco) demandent au futur nouveau gouvernement belge de prendre ses responsabilités à ce sujet.
Le choix tardif de la Belgique en faveur du F-35 n’a pas aidé l’industrie à négocier un retour industriel à hauteur du montant de la commande (près de 4 milliards d’euros). Dassault a décidé de se retirer du capital de SABCA, dont elle détenait 96 % suite au rachat de la participation de Fokker. L’entreprise est donc à la recherche d’un repreneur pour les parts du constructeur français.
D’autres importantes restructurations ont eu lieu ces derniers mois dans l’industrie aéronautique belge: après le rachat d’Asco par l’américain Spirit, Belgian Engine Center, spécialisé dans la maintenance de moteurs d’avions de combat, a été vendu au finlandais Patria. Cela n’empêche pas un dynamisme et une valeur reconnue à l’international pour le savoir-faire de notre industrie aéronautique.
Plusieurs avions exposés contenaient des pièces importantes originaires de la Belgique. Le biréacteur de transport militaire Embraer KC-390, dont le premier de série destiné aux Forces Aériennes Brésiliennes était exposé et démontré en vol, est équipé de « slats » (becs de bord d’attaque à fente) développés et construits par Asco (www.asco.be). Fournisseur de pièces pour les deux plus grands constructeurs aéronautiques mondiaux, Airbus et Boeing, Asco est aussi présente dans de nombreux autres programmes industriels civils (Bombardier, Dassault, Embraer) et militaires (Airbus A400M, Lockheed-Martin F-35 JSF).
FN Herstal (www.fnherstal.com) est spécialisé dans la conception, la fabrication et l’intégration de systèmes d’armes pour hélicoptères et avions subsoniques. Une cellule de la version militarisée du Bell 206, l’OH-58 Kiowa, armé de toute la panoplie FN, était exposée au stand, et on pouvait aussi voir au statique chez Airbus Helicopter la version militarisée H145M aux couleurs militaires slovène, équipé de mitrailleuses, lance-rockets et munitions FN. Pas moins de 3.000 hélicoptères et avions subsoniques équipés d’armements FN-Herstal sont en service dans le monde.
SABCA (www.sabca.be) exerce une importante activité MRO & U (Maintenance, Réparation, Révision et Mise à niveau) et est devenu un spécialiste reconnu du F-16 (voir article dans HF du 14 avril 2019). La firme belge est l’un des trois seuls dépôts de maintenance pour les F-16 de la US Air Force et vise à développer son activité dans ce secteur. C’est au Salon de Paris que la firme belge a signé avec l’américain Borsight un important accord de collaboration. Les deux entreprises se sont associées pour répondre à l’appel d’offre de services de maintenance et de réparation des F-16 dans les installations de Borsight à Ogden (Utah). La complémentarité et l’expertise éprouvée des deux sociétés permettront à l’équipe d’offrir la solution la plus compétitive à l’US Air Force, un marché potentiel estimé à 900 millions de US dollars. L’accord de collaboration a été signé lors du Salon de Paris, en présence du gouverneur de l’Utah, Gary Herbert.
SABCA fêtera son centenaire l’an prochain et a plus de 40 ans d’expérience dans la maintenance, la réparation et la mise à niveau de l’avion F-16 pour les forces aériennes européennes et américaines. Les deux parties aspirent à une collaboration à long terme et exploreront également de nouvelles opportunités commerciales sur les marchés du maintien en conditions opérationnelles des flottes aéronautiques de défense. Après une récente expansion de sa présence en Afrique du Nord (Maroc), cette nouvelle coopération conduisant à une présence de SABCA aux Etats-Unis s’inscrit dans une stratégie d’expansion plus large axée sur la gestion de flotte et du cycle de vie.
Au service des plus grands constructeurs mondiaux d’avions et de lanceurs spatiaux, SABCA conçoit, développe, fabrique et assure la maintenance des composants et systèmes des avions et des lanceurs. Plus récemment elle a développé une activité dans le secteur des drones, à la fois au départ de l’ex-aérodrome militaire de St-Truiden-Brustem, et de ses installations à Charleroi.
Le prototype du drone SABCA X8 était exposé sur le stand et affiche un poids maximum au décollage de 25 kg, une autonomie de 30 km et une vitesse de croisière de 70 km/h. Il dispose de capacité de vols autonome (décollage, croisière et atterrissage automatiques).
Sabena Aerospace (www.sabena-aerospace.com) a signé au Salon l’extension de son “C-130 Service Center Agreement” avec Lockheed Martin pour une durée de dix ans au-delà du retrait du dernier C-130 de la Force Aérienne Belge.
Sabena Aerospace est fière de devenir ainsi la première compagnie à conclure avec Lockheed Martin un contrat dans le cadre du « Essential Security Interest (ESI) » lié à la vente du F-35 à la Belgique. Ce qui permet à Sabena Aerospace d’exécuter des modifications MRO (Maintenance, Repair, Overhaul) et d’autres activités liées au C-130H dans les années qui suivent. Sabena Aerospace offre ses services C-130H à ses clients existants et futurs, avec une expertise et un know-how de plus de 40 ans. La signature de cette convention assure et renforce la contribution de l’entreprise belge dans le marché du support technique d’avions militaires au niveau mondial.
OCCAR et MMF
Un des programmes importants pour l’industrie aéronautique belge est l’Airbus A400M, commandé par la Belgique (7 exemplaires) et le Luxembourg (1 appareil). Après deux années de négociations une solution a pu être négociée entre le constructeur et les états-clients pour régler le contentieux né des retards de livraison et des difficultés du constructeur à réaliser toutes les missions définies originellement.
L’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement (OCCAR), qui gère le programme multinational A-400M pour les clients de lancement (Allemagne, Belgique, Espagne, France, Luxembourg, Royaume-Uni et Turquie) a signé un accord avec Airbus Military le 14 juin 2019.Le calendrier de livraisons a été étalé dans le temps jusqu’en 2030, ce qui permet de proposer l’avion à de nouveaux clients « export » avec des délais réalistes et d’étaler les livraisons (et donc les paiements) aux clients de lancement. Le calendrier de développement des capacités opérationnelles a également été ajusté, de même que celui du « retrofit » des avions déjà livrés pour les mettre au standard final.
Vu l’importance de ce programme pour les industriels belges qui y participent, cette nouvelle ne peut que rassurer.
Autre accord de coopération européenne signé pendant le Salon, la France et les partenaires (Allemagne, Belgique, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas), du programme multinational Multinational Multi Role Tanker & Transport Fleet (MMF) ont signé une déclaration d’intention en vue de collaborer plus étroitement dans l’exploitation de leurs flottes d’Airbus A330 MRTT. Rappelons que la MMF a en commande pas moins de 8 A330 MRTT (plus 13 options) et la France 12, dont deux étaient présents au Bourget. La Belgique en a commandé ferme un exemplaire, assorti de trois options.
Importante participation de PME
Outre les incontournables du secteur, une multitude de PME exposaient également au Salon de Paris, et ont enregistré quelques succès et établis de nouveaux contacts permettant d’espérer des retombées dans le futur.
(Un) Manned (www.unmanned.aero), spécialiste de « l’intelligence certifiée », présentait ses programmes de certifications automatisées d’avionique pour avions et UAV. La technologie « Sol » développée par cette PME belge (installée à Bruges) permet d’épargner 80% en temps, budget et risque par rapport aux méthodes conventionnelles de développement de software, d’intégration hardware et autres tâches associés. « Sol » est approuvé par plusieurs autorités de certification (EASA, FAA et CAAI), et améliore fortement le processus de développement avionique. Tant Airbus que Boeing ont confirmé leur intérêt pour ces solutions novatrices.
Via Skywin (www.skywin.be) trois projets wallons ont été retenus par le programme de recherches européen Cleansky, notamment auprès du centre de recherches Cenaero (de Gosselies), qui développe des services d’ingénierie et de software (à l’aide des plateformes Argo, Morteo et Minamo). La commande récente par la Défense belge de quatre drones General Atomics MQ-9B Guardian a aussi engendré des retombées pour des PME belges: ALX Systems (de Liège) (www.alxsys.com), spécialisée en Intelligence Artificielle (IA), AIRobot de St.-Truiden (développement d’équipements pour les opérations de drone et utilisation de l’I.A. pour l’interprétation des images) et la louvaniste Geospatial (software et instruments pour la visualisation d’informations de localisation) ont toutes trois bénéficié de contrats de collaboration.
Le savoir-faire reconnu de l’industrie aéronautique belge et le dynamisme de ses managers lui ont permis de se positionner en sous-traitants de pratiquement tous les grands constructeurs mondiaux. Cette situation bénéficie aussi en amont à quantité de PME en sous-traitance, également confrontées à cette nécessité d’investir pour répondre à la demande. Rappelons que le secteur industriel aéronautique belge représente environ 7.000 emplois, la plupart de haut niveau, et contribue plus que favorablement à l’économie belge.
Guy Viselé