Langsheen de Chaussee de Liège, op 1,5 km voorbij het centrum van Hamois richting Liège/Havelange, staat aan de linkerkant een monument ter nagedachtenis van de crash van een Halifax bommenwerper. Het gaat om de Halifax II W7653 DY-A van het 102 Squadron neergestort op 28 april 1942 omstreeks 00.30 u tijdens een raid op Köln. Het toestel werd neergehaald door Oblt. Reinhold Eckhardt van 7./NJG 3. Drie bemanningsleden kwamen om, ze rusten te Heverlee. Drie werden er krijgsgevangen genomen. F/Sgt Carr kon ontsnappen, hij werd geholpen door “Postman,” een organisatie die later uitgroeide tot de bekende Comète-lijn. Hij bereikte Spanje op 13 mei 1942. Info volgens Bomber Command Losses 1942.
Info Thierry Cardon (4 Novembre 2017) :
Le samedi 21 octobre 2017, à 15h30, la nouvelle configuration du monument du crash du Halifax Mk.II au sérial W7653, code DY-A, opéré par le 102Sqn du Bomber Command de la RAF, a été inaugurée à Hamois. Le monument se trouve au croisement de la chaussée de Liège et de la rue de Mars-au-Frêne, au coin du champ ou l’avion s’est écrasé. Cette très belle cérémonie a été rehaussée de la présence des enfants de deux des membres survivants de l’équipage.
C’est suite à un accident routier que le socle du monument avait été endommagé. C’est sur la proposition de la Maison de la Mémoire de Hamois, sous la houlette de son dynamique président, le commandant honoraire baron Jacques de Cartier d’Yves, que le projet d’une mise à jour du monument se met en place avec l’accord du Collège échevinal. Une pale d’avion de transport Lockheed C-130 Hercules est cédée pour un euro symbolique par la division « Ressources matérielles » de nos forces armées. Les dimensions de l’hélice s’avèrent parfaites pour y mentionner les sept noms des membres de l’équipage du Halifax. Un panneau historique explicatif qui relate les péripéties des quatre survivants ainsi que l’historique succinct du réseau d’évasion « Comète », y sera également ajouté sur le côté. La croix du monument original est maintenue mais replacée sur un nouveau socle.
Le Halifax avait décollé de la base de Dalton dans le Yorkshire à 21h48 le 27 avril 1942 pour une mission de bombardement sur Cologne. 97 avions participent à cette mission. Un seul sera perdu et s’écrasera à Hamois.
C’est au retour de cette mission que le bombardier est intercepté par un Messerschmitt Bf110 du 7./NJG 3 piloté par le Lt Reinhardt Eckardt. Si le mitrailleur de queue donne rapidement l’alerte, le pilote du bombardier n’a pas le temps de prendre des mesures évasives pour éviter le tir du chasseur de nuit allemand. Le feu prend rapidement à bord du bombardier et deux hommes sont tués par le tir ennemi. Vu l’issue inévitable, le pilote donne l’ordre d’évacuer l’avion. Quatre hommes parviennent à quitter l’appareil:
· le Sgt pilote Lawrence « Larry » William Carr (qui en est à sa 14ième mission) parvient à s’extraire péniblement et son parachute s’ouvre à temps pour freiner sa descente à 1 km du point d’impact de son avion
· le Sgt pilote (co-pilote) William Ralston
· le Sgt navigateur de bord Ronald Barry Shoebridge
· le Sgt mitrailleur Georges Henry « Dixie » Lee
En dehors des deux décédés à bord, un troisième ne pourra quitter l’appareil à temps et perdra la vie lorsque l’avion s’écrase :
· le Sgt mécanicien de bord Thomas Kenneth Robinson
· le Sgt premier opérateur radio et mitrailleur James Garroway
· le Sgt deuxième opérateur radio et mitrailleur Iorwerth Edwards
Le trois seront d’abord inhumés au cimetière communal de Gosselies et ensuite transférés au cimetière militaire britannique d’Heverlee (Heverlee War Cemetery).
Force est de constater que sur la croix du monument original, probablement érigé aux environs de 1945 et réalisé par un artisan local, il y a une erreur… quatre décédés y sont annoncés alors qu’il y en avait que trois. L’origine de cette erreur est due au fait que le Sgt Lee, blessé au pied, s’est caché dans un bois et a été fait prisonnier par les Allemands suite à la dénonciation d’un rexiste local. Le genre d’histoire que l’on ne répand pas, donc inconnu à ce moment-là par les villageois. Le Sgt Lee est ensuite interné au camp Stalag Luft I, situé à Barth en Poméranie.
Les Sgt Shoebridge et Ralston sont pris en charge par des membres du réseau d’évasion Comète. Après avoir troqué leur vêtements militaires pour des civils, leurs guides les font passer de Hamois à Natoye, ensuite à Spontin pour arriver à Bruxelles où ils croisent leur collègue Larry Carr. Déplacés de cache en cache à Bruxelles, ils seront arrêtés à Saint-Gilles sur dénonciation. Ils sont envoyés en Pologne dans le camp de prisonnier de Lamsdorf (Lambinowice) ensuite Sagan (Zagan) / Stalag Luft III en Silésie.
Le plus chanceux sera le pilote, Lawrence Carr. Dès qu’il touche le sol, il se dirige à la boussole vers le sud. Vers 02h00, il rencontre Maurice Wilmet accompagné du 1er maréchal-des-logis de gendarmerie Louis Massinon, qui commande la brigade de Hamois. Après que ce dernier ait identifié le pilote, ils lui demandent s’il désire rejoindre l’Angleterre. A sa réponse affirmative, des vêtements civils lui sont remis. Caché la première nuit chez Maurice Wilmet à Asneux, il est conduit le lendemain à la ferme de Bormenville. Deux jours plus tard, il est amené à Ciney par Wilmet et Massinon pour y prendre le train vers Bruxelles. Arrivé là-bas, il y est pris en charge par Fernande Pirlot, dite « Pochette », du réseau Comète. A Bruxelles, il change régulièrement de cachette et reçoit de faux papiers en vue de son exfiltration vers l’Espagne. Peu après, il rencontre Andrée De Jongh, dite « Dédée ». Celle-ci va l’accompagner jusqu’à la frontière franco-espagnole. Ce sera le 13ième passage organisé par la ligne Comète. « Larry » Carr traverse la frontière le 22 mai et se rend au vice-consulat britannique de San Sébastian. De là, il rejoint le consulat britannique à Bilbao, puis arrive à l’ambassade d’Angleterre à Madrid. Son périple se termine le 1er juin à Gibraltar. Il embarque sur le porte-avions « HMS Argus » le 18 juin et foule le sol anglais 5 jours plus tard. Après son retour en Angleterre et une permission bien méritée, Larry Carr reprendra ses fonctions de pilote dans l’Airborne Experimental Unit (centre d’expérimentation qui va e.a. tester le transport de troupes par planeurs d’assauts dont il sera fait usage en Normandie p.e.) et, plus tard, dans un escadron de communication, terminant la guerre en Norvège.
Pendant ces évènements, d’autres plus dramatique se déroulent. Des membres du réseau Comète sont arrêtés. Dont Louis Massinon qui sera condamné et déporté au camp de Gross-Rosen en Silésie. Il y décèdera en février 1945. Maurice Wilmet échappera à le Gestapo en se cachant à Buresse chez Oger FRANCHIMONT, puis retournera chez lui pour se terrer durant deux ans dans sa cave. Il en gardera des séquelles toute sa vie.
Quant à « Dédée » De Jongh, elle sera arrêtée le 15 janvier 1943 à la frontière franco-espagnole lors d’un transfert. Dédée est envoyée au camp de concentration de Ravensbrück (le seul camp réservé uniquement aux femmes, dans le nord de l’Allemagne), puis à celui de Mauthausen, près de Linz en Autriche. Son action exceptionnelle lui vaudra d’être anoblie par S.M. le Roi Baudouin et elle recevra le titre de comtesse.
Thierry R.A.F. Cardon de Lichtbuer
Merci à :
· la « Maison de la Mémoire de Hamois » et son président, le commandant honoraire baron Jacques de Cartier d’Yves, pour l’aide apportée à la réalisation de cet historique.
· l’association « Ligne Comète Line – Remembrance » et sa présidente comtesse Brigitte d’Oultremont. www.cometeline.org
Photo 8: de g. à dr.: Tim Carr, Nick Carr (fils du Pilote Sgt Lawrence Carr), Gilian Shoebridge, Angela Shoebridge (filles du Navigateur Sgt Shoebridge) et le Cdt Honoraire Baron Jacques de Cartier d’Yves (Président de la Maison de la Mémoire de Hamois).