Bruxelles, les 17 et 21 juillet 2018. Ce sont respectivement les dates des dernières mises au point (le 17) de trajet, d’espacement et d’étagement en altitude pour les leaders des diverses formations d’avions et d’hélicoptères qui défileront le jour de la fête nationale.
Au total, 32 appareils exécuteront leur survol de Bruxelles quasiment à la perfection dans une enveloppe temporelle de vingt minutes zéro secondes et dans un cadre découpé dans le ciel se situant entre 1.200 et 500 pieds d’altitude (360 et 150 mètres). Comme nous l’explique le Major Aviateur K. « Djaba » V., coordinateur du dispositif, ce 17 juillet, il s’agit d’un considérable travail de préparation et d’implication de la part des participants, tant en vol qu’au sol, durant plusieurs jours. Il est vrai que faire défiler une trentaine d’avions et de voilures tournantes décollant de quatre bases implantées aux quatre coins du royaume n’est pas une sinécure. D’autant plus que les écarts de vitesse entre les aéronefs qui se suivront à la queue leu leu va de 300 nœuds (550 km/h) pour les plus rapides, à savoir les Alphajet et les F-16 qui ouvrent le cortège, jusqu’à 140 nœuds (260 km/h) pour les SIAI-Marchetti SF260 qui les suivent ainsi que le Xingu bimoteur venu de l’école franco-belge des équipages de transport d’Avord avec, dans leurs sillages, les éléments les plus lents – et qui volent donc le plus bas – c’est-à-dire les hélicoptères A109, NH TTH et NFH, Sea King et Alouette III qui tracent leur chemin à coups de pales et à 70 nœuds (130 km/h), la marche étant fermée par les avions de transport C-130H Hercules, Embraer ERJ135, Falcon 900 et Airbus A321, croisant tous à 210 nœuds (390 km/h).
Ce n’est pas une gageure que le défilé aérien qui ravit tant de Belges, grands et petits quand ils tracent avec panache les trois couleurs nationales pour déclencher le défilé, aérien mais aussi le défilé au sol. Exceptionnellement, en cette cinquième année du règne du Roi Philippe, les huit F-16 ne sont pas passés, comme de coutume, en deux box de quatre avions, mais en dessinant un 5 dans le ciel en hommage au Souverain, lui-même pilote de chasse sur Mirage 5B. Le ciel était si sombre que lorsque les F-16, tout de gris vêtus, sont passés avec fugacité, l’autofocus de mon appareil photo ne parvenait pas à se caler et a refusé de déclencher, me faisant louper la chouette photo que j’espérais…
Les appareils prenant leurs marques le 17 ont pratiquement tous été intégrés au défilé du 21, y compris l’Embraer Xingu venu d’Avord qui était le seul appareil étranger inclus au défilé. Celui-ci comportait aussi le clap de fin pour les Alphajet qui seront retirés du service fin 2018 ou début 2019, l’AT-31 devant rejoindre les collections du Musée de l’Air de Bruxelles en fin d’année; quelques rares appareils seront conservés comme monuments, le solde étant cédé à l’Armée de l’Air qui continuera à les exploiter à Cazaux jusqu’en fin de potentiel.
Clap de fin également pour le Westland Sea King qui devait être retiré du service à la mi-2016 et qui a été prolongé jusqu’en mars 2019, du fait de ralentissements dans le développement de l’avionique du NFH 90 qui le remplace.
Les vaillantes Alouette III (ex-flight héli de la Marine) devraient poursuivre leur carrière jusque fin 2020, elles auront alors près de cinquante ans de service au sein des forces armées belges, et ce sans incident notoire.
Malgré la réduction drastique des budgets alloués à la Défense, nos militaires parviennent à obtenir le maximum de leurs équipements et de leurs moyens, raison de plus pour complimenter et féliciter l’Armée Belge à l’occasion de la célébration de la fête nationale.
Jean-Pierre Decock