Maillen, le 22 juillet 2018. l’Ulmodrome de Maillen (EBML), près de Namur, accueille la deuxième étape du 23ème Tour de France ULM, organisé par la Fédération Française d’ULM (FFPULM). Pas moins de 137 appareils atterrissent sur la très belle piste du site créé en 1986 par un des pionniers belges de l’ULM, Jacques Cooremans, bien connu notamment comme distributeur européen du constructeur Zodiac.
Ils sont classés en M (pour multiaxes), P (pendulaire), A (autogyre) et H (hélico), répartis en 92 multiaxes, 17 pendulaires, 20 autogyres et un seul hélicoptère classé ULM. Identifiés par un numéro de course, la série de 1 à 115 est attribuée à des équipages normaux; celle de 300 à 303 couvre des appareils adaptés pour personnes à mobilité réduite; les numéros de 400 à 407 sont attribués à des jeunes pilotes (moins de 25 ans) accompagnés d’un instructeur; ceux de 500 à 502 sont pilotés par des jeunes autonomes (moins de 25 ans et sans instructeur accompagnant) dont un équipage entièrement féminin; et enfin la série 700-710 sont les appareils de l’organisation. Ils sont partis samedi 21 juillet 2018 de Mâcon (LFLM) en Bourgogne vers Chambley (LFJY) avec une escale intermédiaire à Vesoul (LFQW), et, après une nuit de repos, les premiers équipages ont décollé vers 9h30. Ils passent la « frontière » belge à hauteur de Sedan, survolant ensuite la ville de Bouillon et la vallée de la Semois. C’est vers 11h00 que les premières machines venant du sud rejoignent Maillen (EBML). En un peu plus de deux heures, les 137 participants se sont tous posés sans problème, avec une météo superbe et une discipline remarquable au niveau des espacements. Installés en bord de piste, le directeur de vol et deux contrôleurs de la DGAC géraient par radio les séquences d’arrivées. Trafic impressionnant tant pas son intensité (avec souvent de cinq à neuf avions dans le circuit) que par sa mixité (ULM et DPM, mais aussi gyrocoptères).
La Belgian ULM Federation (BULMF) avait négocié avec la Direction Technique Navigabilité de la DGTA belge et obtenu dès début mars 2018 une autorisation collective de survol temporaire du territoire belge pour les aéronefs immatriculés à l’étranger inscrits au Tour de France ULM. Cette autorisation couvrait d’une part le trajet de Chambley (LFJY) vers Maillen (EBML) le 22 juillet, et d’autre part l’étape du lendemain, de Maillen vers Abbeville (LFOI) via Dunkerque les Moëres (LFAK). Les jours suivants, les participants survoleront la Baie de Somme et les Châteaux de la Loire avant le retour au point de départ en Bourgogne le 27 juillet, après une semaine intense, sans accident ni incident sérieux.
La collaboration entre les deux « Fédés » avait aussi pour objectif de démontrer aux autorités belges les vertus d’une règlementation française libérale et responsable, qui a permis le succès de l’aviation sportive et de loisir dans le cadre d’une sécurité maîtrisée. Le Président de la Belgian ULM Federation (BULMF), Paul Windey, et son équipe étaient d’ailleurs sur le terrain pour assister à la remarquable organisation par les volontaires du club local (Aéro-club Les Houssières-Mosan Air-Club) (www.ulmmaillen.com). Fondé en 1986 par une équipe de passionnés, le Club est actuellement présidé par Serge Michaux. Le terrain dispose d’une infrastructure superbe: hangars, restaurant/brasserie Les Houssières, une piste 09/27 de 400 m x 50m, le tout dans un merveilleux cadre de verdure et proche de la ville de Namur, de la Nationale 4 et de l’autoroute vers Luxembourg.
Ce n’est pas une sinécure que d’accueillir sur le terrain de Maillen pas moins de 137 appareils. Il faut les garer dans de bonnes conditions, mais aussi assurer le ravitaillement en carburant. Et pouvoir donner aux équipages et aux organisateurs français des possibilités de loger sous tente au pied de leur appareil, prévoir la nourriture et les boissons ainsi qu’un programme de visites touristiques locales. L’organisation est impressionnante et nos amis français ne tarissent pas d’éloges par rapport à l’aide efficace et l’accueil des Ulmistes belges. Cette belle journée a permis de voir l’énorme diversité de modèles d’ULM, dont certains moins connus en Belgique. Les autogyres, toujours pas certifiables en Belgique, étaient particulièrement bien représentés. 35 années après le tout premier tour « national », organisé en 1983 en Belgique, quelle évolution dans la diversité et les performances des machines ! Nous en donnons ci-dessous un aperçu photographique.
Guy Viselé